Une enquête inédite de la Banque de France confirme que les Réunionnais sont plus attachés aux espèces que les français de l’hexagone. Mais elle révèle aussi que pour les transactions du quotidien réalisées dans les magasins, les habitudes de paiement des Réunionnais et des continentaux sont désormais très proches, l’utilisation des moyens de paiement dématérialisés ayant progressé dans l’île.
Les premiers résultats pour La Réunion montrent une préférence plus forte des Réunionnais pour les espèces.
Un quart des personnes interrogées déclare préférer les espèces (billets et pièces) pour régler ses achats en magasin, contre 14 % en France hexagonale en 2022. A contrario, la part des Réunionnais déclarant une préférence pour la carte bancaire est inférieure à celle des Hexagonaux (53 % contre 64 % respectivement) (graphique 1).
Cet attachement repose sur des qualités reconnues à la monnaie fiduciaire. Les espèces sont appréciées pour leur côté pratique (leur rapidité et leur facilité d’utilisation) pour plus de la moitié des Réunionnais indiquant les préférer. 4 personnes sur 10 interrogées jugent également avoir un aperçu plus clair de leurs dépenses en utilisant l’argent liquide. Les espèces sont acceptées dans plus de situations (pour 20 % des opinions exprimées) et garantissent le caractère anonyme de la transaction en liquide (pour 17 % des sondés).
Les Réunionnais apprécient également les espèces pour leur accessibilité. 87 % des personnes interrogées jugent l’accès à un distributeur automatique de billets (DAB) ou à un guichet bancaire facile ou très facile, un niveau de satisfaction très proche de celui relevé au niveau national ou dans l’ensemble des pays de la zone euro (respectivement 92 % et 89 %). Les DAB constituent la principale source d’approvisionnement en espèces pour les particuliers : 55 % des Réunionnais déclarent que leurs espèces proviennent d’un DAB. Cette proportion est néanmoins bien plus élevée en France hexagonale (78 %). À La Réunion, les espèces proviennent de sources plus diversifiées, comme les retraits aux guichets des agences bancaires (16 % des provenances des billets détenus à La Réunion, contre 9 % dans l’Hexagone) ou bien de réserves constituées au domicile (16 % localement contre 3 % en France hexagonale). La thésaurisation, qui consiste à accumuler des espèces chez soi ou dans des coffres, semble ainsi plus prononcée dans l’île.
Si la dématérialisation des moyens de paiement progresse vite à La Réunion, le recours aux espèces devrait rester substantiel : près de la moitié des Réunionnais interrogés déclarent vouloir continuer de les utiliser pour leurs paiements quotidiens dans les années à venir.